L’Europe doit devenir le leader du transport maritime décarboné

Le transport maritime est responsable de plus de 13,5 % des émissions de gaz à effet de serre du transport en Europe. Si l’on veut collectivement atteindre les objectifs climatiques, des investissements massifs vers les technologies innovantes zéro émissions sont absolument nécessaires. Les décisions et les investissements d’aujourd’hui conditionnent les émissions du secteur des trente prochaines années!


Les lois climatiques européennes “Fit for 55” doivent être ambitieuses pour l’écologie, l’économie et l’emploi dans le secteur du transport maritime. L’intégration du secteur maritime dans le système d’échange de quotas d’émissions est une première bonne nouvelle. Émettre des émissions de gaz à effet de serre aura dorénavant un coût pour les compagnies. La création d’un fonds océan permettra d’accompagner les entreprises vers des solutions décarbonées, mais ce n’est pas suffisant. Pour réussir le double pari de la modernisation de la flotte et du changement technologique des moyens de propulsion des navires, il est plus que temps de fixer un cap ambitieux de baisse des émissions de gaz à effet de serre et d’investir massivement dans les innovations technologiques pour décarboner le transport maritime.


Le modèle économique actuel repose uniquement sur l’utilisation de carburants fossiles très polluants et importés comme le fioul lourd ou encore le Gaz Naturel Liquéfié (GNL), considéré comme un carburant de transition de court terme. Ce n’est plus tenable d’un point de vue écologique, mais aussi géopolitique et économique. La guerre en Ukraine a mis en lumière les conséquences négatives de notre dépendance. Cette augmentation de la demande a déstabilisé les prix. La réduction de la dépendance des compagnies maritimes aux énergies fossiles doit être une priorité pour l’Europe, il en va de notre souveraineté.


La décarbonation du transport maritime doit passer par le développement et la combinaison de solutions propres comme l’électrification à quai, le transport à la voile ou encore le recours aux carburants de synthèse à base d’hydrogène décarboné. L’Union Européenne peut en devenir le leader. Elle en a la possibilité, de nombreuses entreprises françaises et européennes développent et commercialisent aujourd’hui des solutions sur notre continent, zéro émission et créatrices d’emplois : soutenons-les.


C’est le message que nous portons et défendons chaque jour au sein de notre groupe Renew Europe. Le Parlement européen déterminera très prochainement sa position sur les objectifs européens de décarbonation du transport maritime. Dire que l’avenir du transport maritime propre passe par la propulsion à la voile, l’électrification à quai et l’utilisation de e-carburants n’a rien de fou, affirmer l’inverse le serait! Les solutions sont identifiées, matures, disponibles et européennes. Le secteur a besoin de clarté et de sécurité juridique pour investir dans les technologies décarbonées de demain.


Un premier pas est déjà franchi par certains armateurs. Les premiers investissements se dirigent vers les carburants alternatifs et la propulsion par le vent. Les ports commencent à proposer des solutions d’électrification à quai. Nous devons faire en sorte que le mouvement s’accélère. L’Europe doit se saisir de ce sujet et bâtir une vraie stratégie de développement des industries navales maritimes décarbonées.


Nous devons être à la hauteur des enjeux de la transition écologique: soyons ambitieux.

Députés européens Renew Europe :
Pierre KARLESKIND
Catherine CHABAUD
Pascal CANFIN
Dominique RIQUET
Christophe GRUDLER

Tribune publiée sur le site de Ouest-France le 12/10/2022

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