Dépénalisation universelle de l’homosexualité et de la transidentité

Aujourd’hui, être homosexuel est un crime dans 63 pays du monde. Pour 11 d’entre eux, ce crime mérite la peine de mort. Le 21 mars 2023, le Parlement ougandais a voté pour que l’Ouganda devienne le 12ème pays sur cette liste de la honte. Alors que depuis les années 90 le monde assistait à un réel vrai mouvement international de dépénalisation de l’homosexualité, de plus en plus de pays dans le monde décident de faire marche arrière. L’Ouganda en est un triste exemple.

Ce pas en arrière est le pas de trop ! Il est temps que l’homosexualité soit dépénalisée dans le monde entier. Les droits LGBTIQ sont des droits humains. Ils doivent être respectés. L’Union européenne, en tant que défenseure de ces droits, se devait de réagir.

Une résolution au Parlement européen

Au Parlement européen, j’ai donc proposé une résolution en faveur de la dépénalisation universelle de l’homosexualité et de la transidentité. Elle a été soutenue par une grande majorité :   416 sur 514 votants.

Que peut faire l’Europe ? Beaucoup. Elle a tous les outils juridiques, financiers et diplomatiques en main pour faire avancer ce combat. 

Notre résolution dessine les contours d’une future stratégie européenne pour la dépénalisation universelle de l’homosexualité et de la transidentité grâce à plusieurs propositions :  

  • Introduire une « clause de non-retour en arrière sur les droits humains » dans tous nos accords de partenariat internationaux, qui pourrait suspendre la coopération, y-compris financière, pour des pays – comme l’Ouganda – qui reculeraient sur le sujet
  • Suspendre les accords préférentiels d’accès au marché européen sans tarifs douaniers (appelés accords TSA « Tout sauf les armes ») pour tous les pays dans lesquels être homosexuel est encore un crime 
  • Adopter des sanctions fortes contre les leaders politiques et religieux qui appellent à la haine anti-LGBTIQ, en suspendant leur visa ou gelant leurs avoirs 
  • Renforcer la « coalition internationale pour la dépénalisation universelle » et faire adopter une résolution sur le sujet à l’ONU 
  • Créer un « fonds pour la dépénalisation » qui viendrait financer les ONG locales, mais aussi les avocats et juristes qui contestent ces lois devant les tribunaux nationaux et internationaux. 

Les idées ne manquent pas mais seuls les gestes comptent. Il faut maintenant que la Commission européenne se saisisse du sujet ! 

Cependant, il serait bien hypocrite de notre part de donner des leçons au monde sans balayer devant notre porte. C’est pourquoi j’ai insisté pour que cette résolution condamne également de la généralisation de la lutte contre la soi-disant « propagande LGBTI » au sein même de l’Union européenne. En effet, cette rhétorique vient légitimer la pénalisation de l’homosexualité, en prétendant que les personnes LGBTI sont une idéologie et non des êtres humains. 

On ne devrait pas, dans le monde, être en prison, ni être tué, pour ce que l’on est. 

« À ceux qui pourraient penser que nous n’avons pas le droit de dire à un État souverain quelle loi il doit ou ne doit pas mettre en place ; nous répondons qu’eux n’ont pas le droit de dire à des êtres humains ce qu’ils doivent ou ne doivent pas être. » 

Avec cette résolution, nous, députés européens, condamnons ainsi toute loi qui criminalise l’homosexualité et la transidentité dans le monde. Nous condamnons encore plus fermement les États sanctionnant l’homosexualité par la peine de mort, une peine indigne et injuste.  

Nous sommes persuadés que l’Union européenne a un rôle à jouer sur la scène internationale pour défendre les valeurs de liberté et d’égalité. Et nous savons que notre place importante sur cette dernière peut nous permettre de mener à bien ce juste combat.  

Photo de Patrick Perkins sur Unsplash

Retrouvez mes articles Intergroupe LGBTI

PARTAGER CETTE PAGE SUR :

Tous les articles