Retrait en chaine des résolutions anti-LGBT polonaises : 2 ans de combat au Parlement européen

Après la région de Sainte-Croix  (Świętokrzyskie) la semaine dernière, ce sont aujourd’hui les régions de Lublin (Lubuskie) et des Basses-Carpates (Podkarpackie) qui ont décidé d’abroger leurs résolutions anti-LGBTI par crainte de perdre leur accès aux fonds européens. La région de Petite-Pologne (Małopolskie) débat en ce moment même et devrait suivre la même voie.

Ces bonnes nouvelles ne tombent pas du ciel. Elles sont l’aboutissement de deux ans de combat sans relâche au Parlement européen. Depuis que je suis député européen, je fais de l’abolition de ces résolutions une de mes priorités.

Le combat s’est d’abord concrétisé par des actions symboliques. En septembre 2020, à la veille du premier discours sur l’état de l’Union, j’ai mobilisé une trentaine de députés, aux couleurs de l’arc-en-ciel, pour que la Présidente de la Commission européenne s’exprime enfin sur le sujet et condamne avec force l’existence de ces zones.

En mars 2021, c’est à mon initiative que le Parlement européen déclarait symboliquement l’Union européenne « zone de liberté pour les personnes LGBTIQ ».

Les symboles ont leur importance, car dans cette lutte, les mots et les images comptent. Il fallait montrer notre soutien aux personnes LGBTIQ polonaises. Mais je ne me satisfaisais pas du symbole : je suis élu par le peuple pour avoir des résultats. Je voulais faire tomber ces résolutions. Pour cela, il fallait que l’Union européenne sorte l’artillerie lourde : la suspension des fonds européens. 

En mai 2021, en commission “Contrôle budgétaire”, j’ai demandé à la Commission européenne de suspendre les fonds européens dans ces régions polonaises, en s’appuyant sur un nouveau règlement qui conditionne l’octroi des fonds européen au respect de la Charte des droits fondamentaux. 

Fin juin, j’ai réitéré cette demande lors d’une rencontre avec la Commissaire à l’égalité Helena Dalli, dans une tribune publiée sur le site Openly, puis à nouveau le 7 juillet 2021 lors d’un débat en séance plénière, où j’ai menacé de porter la Commission européenne devant la Cour de justice de l’Union européenne si elle n’agissait pas sur le sujet. 

Ce combat a porté ses fruits, puisque la Commission européenne a annoncé la suspension de toutes les négociations sur les fonds européens 2021-2027 et sur l’instrument relance REACT-EU avec les régions polonaises tant qu’elles ne retiraient pas leur résolution discriminatoire.  

L’annonce récente par plusieurs régions polonaises du retrait de leur résolution est une double satisfaction : une satisfaction pour les personnes LGBTIQ polonaises qui voient la peur changer de camp et les discours homophobes reculer, mais aussi une satisfaction pour le Parlement européen qui montre que son action et la pression qu’il exerce peut être décisive.

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