Plateformes en ligne : de nouvelles règles pour les secteurs du tourisme et du transport

L’un des grands chantiers à venir pour l’Europe sera la régulation des plateformes en ligne. Du commerce en ligne aux réseaux sociaux, leur émergence depuis une quinzaine d’années a transformé le visage d’internet. La Commission européenne doit publier d’ici la fin de l’année un « acte pour les services numériques » qui visera à mettre à jour les règles d’internet pour qu’elles s’appliquent mieux aux réalités d’aujourd’hui. Contrefaçon, fausses informations, contenus illégaux, utilisation des données, etc. : les plateformes doivent prendre leur part de responsabilité !

En tant que responsable de texte sur ce sujet au sein du groupe Renew Europe dans la Commission TRAN, je participe aux discussions sous l’angle du tourisme et du transport. Ces deux secteurs ont subi une transformation sans précédent avec l’émergence de plateformes en ligne telles qu’AirBnb, Booking.com, Uber ou encore les innombrables sites de réservation de voyages en ligne.

Ces plateformes sont certes une vraie opportunité, car elles permettent un meilleur accès et une démocratisation du tourisme et du transport pour les citoyens. Mais elles sont aussi une menace tant pour les services traditionnels qui opèrent dans ces secteurs que pour les territoires qui voient leur réalité urbaine fortement affectées par ces plateformes et qui se retrouvent parfois dans une forme de dépendance vis à vis d’elle-même.

Dans ce débat, je compte porter une position structurée autour de quatre idées clés :

  •  Pour rassurer tant les locataires que les loueurs de logements sur les plateformes, je souhaite que soient mises en place de nouvelles obligations en termes de transparence et de sécurité. Les plateformes devront, par exemple, vérifier que les logements loués sont correctement assurés. Elles devront aussi informer les offreurs de logements des règles municipales en vigueur (taxe de séjour, obligations de déclaration, limites annuelles…)
  •  Dernièrement, de nombreux procès entre Airbnb et des municipalités ont fait l’actualité. Pour à la fois protéger les villes et également permettre à ce type de plateforme de se développer, je propose de créer un cadre de gouvernance qui définit le rôle de chacun, les obligations, droits et devoirs, ainsi que la manière dont les villes et les plateformes doivent coopérer. Cela permettra notamment aux petites villes de bénéficier de mesures juridiques plus claires et de pouvoir parler d’égal à égal avec ces plateformes, souvent très puissantes.
  • Je souhaite aussi que les plus grandes plateformes du tourisme et du transport soient obligées de communiquer aux villes certaines données pour leur faciliter la mise en œuvre des règles locales, et mieux lutter contre les fraudeurs.   
  • Actuellement, il n’existe pas en Europe de plate-forme ou de site de réservation ou de préparation de trajets de la porte de chez soi à la porte de son lieu de destination. Je souhaite lever les barrières qui empêchent de telles plateformes d’émerger. Cela permettra non seulement aux consommateurs de réserver des trajets porte-à-porte, mais cela favorisera également la durabilité du secteur du transport en modifiant les habitudes des utilisateurs et en facilitant l’utilisation des transports ferroviaires et urbains.  

Mieux encadrée, la numérisation des secteurs du tourisme et du transport cessera d’être une menace pour devenir une véritable opportunité économique et écologique pour ces secteurs particulièrement affectés par la crise du Covid-19.   

PARTAGER CETTE PAGE SUR :

Tous les articles