Repenser la politique commune de la pêche

Les 27 ministres de l’agriculture et de la pêche de l’UE se sont réunis le 14 et 15 juin 2021 à Lisbonne invités par la Présidence portugaise de l’Union européenne (UE)*.   

En tant que Président de la Commission de la pêche du Parlement européen, j’ai été invité à participer à la réunion des ministres de la pêche sur l’avenir de la Politique commune de la pêche (PCP).  

À l’heure où les conséquences du Brexit et de la pandémie frappent de plein fouet le secteur, il était temps d’avoir une discussion sur la résilience de cette politique face aux différentes crises et sa participation aux objectifs climatique de l’Union.  

C’était l’occasion d’insister sur la nécessité d’avoir une Politique commune de la pêche suffisamment armée pour répondre aux enjeux d’aujourd’hui et de demain. Nous arrivons à l’épuisement du concept que « seule la réduction du facteur pêche entrainera le repeuplement des stocks et la restauration de la biodiversité marine ». En effet, la recherche scientifique actuelle montre que d’autres facteurs ont une incidence sur la ressource et les éco-systèmes marins comme le réchauffement climatique ou la pollution. De plus, nous voyons que ce qui se produit sur la terre a un impact direct sur ce qui se passe en mer. Tous les secteurs sont connectés les uns aux autres : les transports maritimes, la pêche, les énergies marines renouvelables, etc. 

Une réelle approche éco-systémique de la Politique commune de la pêche permettrait de mieux appréhender les différents facteurs qui ont impact sur les écosystèmes marins et la ressource.  Cette approche offrirait plus de perspectives socio-économiques aux pêcheurs.  

Cependant, la PCP doit avoir une dimension extérieure. C’est absolument essentiel à l’heure où certains pays ont des attitudes prédatrices très agressives sur les protéines de la mer. J’ai donc appelé les ministres de la pêche et à la Commission européenne à envisager une réforme de la Politique commune de la pêche.   

Les deux institutions européennes, le Conseil et le Parlement, entament une réflexion autour de l’avenir de cette politique en amont de l’évaluation de la Commission européenne qui aura lieu avant 2022. Le Parlement élaborera prochainement un rapport sur sa mise en œuvre et des perspectives à venir.   

* La Présidence du Conseil de l’UE change tous les 6 mois. De ce fait, le Portugal a suivi l’Allemagne et précède la présidence française qui aura lieu du 1er janvier au 31 juin 2022. 

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