Face à la nouvelle loi de Viktor Orban, « la Commission doit durcir sa réponse » pour protéger les LGBT

« Il y a quelques jours, la majorité homophobe de Viktor Orbán adoptait une mesure visant à interdire la « promotion » de l’homosexualité auprès des mineurs. Sous prétexte d’éducation sexuelle, c’est une nouvelle attaque envers la communauté LGBT+, sciemment menée en plein mois des fiertés. Alors qu’à travers le monde les villes célèbrent leur Pride et la liberté d’aimer, l’Europe subit une nouvelle attaque contre ses droits fondamentaux. Sous la pression, la Commission, gardienne de nos droits, a durci sa réponse, d’abord si fragile. Pour autant, la situation reste alarmante.

Ne nous y trompons pas : ce vote est grave. Non content de bafouer les droits des personnes LGBT+, Viktor Orbán s’attaque maintenant à la jeunesse. En bannissant la représentation de couples homosexuels ou transsexuels dans les programmes éducatifs et les publicités, Orbán prive la nouvelle génération de représentation de la diversité et de possibilité d’identification. Ce faisant, il envoie à des milliers de jeunes, en phase de construction ­personnelle, le message que leur orientation ne serait pas conforme à une éthique par lui proclamée. Face à cet ­environnement toujours plus hostile, combien de jeunes ­Hongrois n’oseront plus revendiquer leur ­identité? Combien seront ­discriminés au sein de leur propre société? Combien penseront ne pas avoir leur place au sein de la société hongroise?

La réponse européenne ne peut plus se faire attendre. Le Parlement a joué son rôle : en déclarant l’Europe comme zone de liberté LGBT+ et en se battant pour l’adoption du principe de sanctions financières en cas d’atteintes aux valeurs communes, il a défendu les droits et les libertés des Européens. Grâce à ces mécanismes pour lesquels nous nous sommes battus depuis nos commissions respectives du budget, du contrôle budgétaire et des politiques régionales, et qui existent depuis le 1er janvier 2021, les députés européens ont acté un principe simple : ‘Pas de fonds européens sans valeurs européennes’. Les fonds européens ne viendront pas, jamais, financer les dérives autocratiques et homophobes d’Orbán et de ses admirateurs.

Malgré cela, les assauts contre la communauté LGBT+ se poursuivent : il est grand temps que la ­Commission active ces mécanismes. Les déclarations de « préoccupation » et le renvoi systématique à des « évaluations » ne suffiront pas. Alors, nous irons plus loin encore : si la Commission n’agit pas dans les deux mois en lançant des procédures dans l’ensemble des pays concernés et en prenant les mesures nécessaires, nous l’attaquerons en justice en saisissant la Cour de justice de l’Union européenne. Là où les Etats trahissent leur promesse démocratique, c’est à la ­Commission de protéger les libertés et les droits de chacun. Les citoyens le demandent, les députés l’ont voté, la situation l’exige.

A toutes les personnes LGBT+ hongroises et européennes, nous vous réaffirmons notre soutien et notre mobilisation. Face à ces assauts, les députés européens se battent à vos côtés et activeront tous les leviers pour maintenir la pression sur la Commission et les Etats. Nous ne lâcherons rien. Ce sont universellement nos droits, notre liberté et notre combat. »

 

*Publiée le 26 juin 2021 dans le JDD

Photo by Jiroe on Unsplash

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